Exercer en ville ou en zone rurale pour un médecin : quelles différences ?

Source : Pixabay

Après leurs études, les jeunes médecins doivent trouver un point de chute pour démarrer leur activité libérale. De plus en plus, ils se tournent vers les espaces urbains, où les infrastructures et le matériel mis à disposition sont un avantage certain. En contrepartie, peu sont ceux qui souhaitent rejoindre les espaces ruraux ou semi-ruraux. Les déserts médicaux ne tentent en effet pas grand monde. Pourtant, les avantages à travailler dans les zones sous-dotées ne doivent pas être négligés. Exercer en ville ou en zone rurale pour un médecin : quelles différences ? Laou tente de répondre à la question en balayant divers aspects professionnels et personnels.

Exercer en ville pour un médecin : une activité professionnelle facilitée, un cadre de vie moins apaisant

Inutile de le nier : malgré le manque de médecins dans les déserts médicaux, les praticiens continuent inévitablement de s’installer ou d’exercer dans les grandes villes. C’est un choix qui leur revient, souvent dicté par la facilité d’installation et les garanties que l’exercice en zone urbaine apporte. En effet, plusieurs avantages non négligeables sont apportés par le fait de travailler dans un milieu urbain. Entre structures omniprésentes, matériel de pointe et conditions professionnelles facilitées, certains jeunes médecins optent pour cette solution.

La ville, un espace qui facilite le travail professionnel au quotidien

Première spécificité de l’exercice en ville, celui du lieu de pratique. Dans les grandes métropoles, il est assez facile de trouver un cabinet médical, un hôpital ou tout simplement un lieu d’exercice où travailler sereinement. Les structures sont établies depuis de longues dates. Les jeunes médecins qui sortent des études sont plus enclins à trouver une place dans un espace déjà existant. Lorsqu’un médecin âgé part à la retraite, il est aussi aisé de prendre sa place et démarrer avec une patientèle déjà assurée. Par débouché, les emplois sont ainsi souvent plus nombreux en ville que dans les espaces ruraux. Le turn-over est davantage présent. A cela s’ajoute la possibilité pour un nouveau médecin de disposer d’emblée d’un matériel médical adapté et à la pointe de la technologie.

Source : Pexels

Au quotidien, travailler en ville en tant que médecin s’avère en outre plus pratique. Les espaces sont bien desservis par les transports en commun. Les commerces sont ouverts plus longtemps, ce qui est adapté à la vie de famille. C’est le même son de cloche pour les activités ou manifestations culturelles, à portée de main, ainsi que pour l’enseignement scolaire des enfants. Surtout qu’un médecin généraliste de ville a tendance à faire moins d’heures qu’un « médecin de campagne ». La charge au niveau des patients est moindre.

La vie urbaine, le revers de la médaille

Sur le papier, exercer en ville semble donc une aubaine. Cependant, quelques ombres apparaissent sur le tableau. Les avantages du travail en province s’opposent au mode de vie urbain qui pourrait ne pas plaire à certains. Si les villes sont bien desservies, les temps de trajets peuvent néanmoins être longs. En ce qui concerne les logements, beaucoup sont plus onéreux et proposent moins d’espace de vie. Le risque de se retrouver dans un chez soi plus petit en plein centre est à prendre en compte.

Côté pollution, il est aussi largement démontré que les habitants des métropoles en ressentent davantage les effets. Les quelques exemples ci-dessus ne sont qu’une petite partie des sujets à évoquer et qui « gênent » le quotidien. Si exercer en ville pour un médecin semble ainsi être idéal pour le bien-être social, ce n’est pas forcément le cas pour le cadre de vie dans son ensemble. Sans compter que le stress est plus développé que dans les lieux de vie en province. Exercer en ville ou en zone rurale pour un médecin : cela revient avant tout à faire un choix. Si la vie urbaine ne vous dérange absolument pas, il est bien entendu tentant d’établir son activité dans une métropole ou une grande ville. Celles-ci apportent tout le nécessaire pour développer son activité professionnelle facilement.

Source : Pixabay

Exercer en zone rurale pour un médecin : un cadre de vie idéal, une proximité sociale encourageante

Le « médecin de campagne » est un stéréotype largement médiatisé. Avec la recrudescence des déserts médicaux et des zones sous-dotées, nombreuses sont les informations inquiétantes qui arrivent aux oreilles de la population. Il est vrai que pour un médecin, exercer dans une zone rurale est moins plébiscité que l’exercice en ville. Pourtant, il serait dommage de négliger le cadre de vie qui découle d’un exercice à la campagne. Surtout que depuis la crise sanitaire, nombreux sont ceux qui souhaitent « se mettre au vert », sans les désagréments des espaces urbains.

Les zones rurales, un cadre de vie bienveillant

Le gros plus d’un exercice à la campagne est sans aucun doute le cadre de vie attenant. En tant que jeune actif ou si votre vie de famille est déjà développée, les avantages sont multiples. Côté logements, les espaces sont plus spacieux, moins chers, et offrent la possibilité de se ressourcer comme on l’entend. Les écoles pour les enfants et les adolescents – bien que moins nombreuses – offrent en revanche un meilleur suivi scolaire. Les petits sont en effet moins nombreux en classe, ce qui favorise leur intégration et leur assiduité. En règle générale, les espaces ruraux sont aussi des lieux où il fait bon vivre et travailler. L’air est plus pur qu’en ville et les étendues naturelles plus présentes. Chose aussi importante lors d’une installation en zone rurale : celui des aides gouvernementales pour les médecins. Il en va de même pour les aides pour les médecins à l’échelle régionale ou départementale. Les dispositifs d’aides proposés pour s’installer en province sont multiples. Pour un jeune médecin qui débute, cela peut permettre d’investir dans du bon matériel sans avoir à trop dépenser lors du démarrage de l’activité. En d’autres termes, les zones supposées en déshérence sont en réalité riches d’opportunités. Sans compter que les perspectives de rémunération sont bien plus favorables que pour un médecin installé dans une grande métropole. Avec une patientèle qui s’étale sur un large territoire et une charge de travail peut-être plus importante qu’en ville, exercer en zone rurale est une aubaine pour ceux qui aiment leur métier.

Source : Pexels

Les espaces en province, des attraits sociaux qui évoluent

Dans les faits, les régions et les départements mettent donc tout en œuvre pour garantir une stabilité professionnelle aux médecins. Outre les diverses aides, il faut savoir que les structures pluridisciplinaires se multiplient sur les territoires. Les maisons de santé regroupent de plus en plus de professionnels exerçant différentes disciplines connexes (médecins généralistes, psychologues, kinésithérapeutes, etc.). Il en va de même pour les centres de santé, ces structures d’exercice collectif qui regroupent plusieurs équipes médicales dans un même espace. Aujourd’hui, tout est fait par les territoires pour qu’un médecin généraliste ne se sente pas isolé ou seul face à ses problèmes. Notons enfin une chose peu connue lors d’un exercice en espace rural, celui de l’enjeu thérapeutique. Dans les campagnes, on parle souvent de « médecins de famille ». En réalité, il faudrait parler de la relation que le médecin développe avec sa patientèle. Plus privilégié (le médecin connaît le prénom et le nom de ses patients !), ce rapport permet à un médecin généraliste d’accompagner ses patients sur de nombreuses années, de s’attacher à la population et au village. Pour ceux qui aiment leur travail et l’aspect social qui en découle, c’est une chose primordiale.

Les zones semi-rurales, le bon compromis ?

Exercer en ville ou en zone rurale pour un médecin : certains opteront pour une situation qui regroupe tous les avantages des deux ! Par zones semi-rurales, nous entendons les espaces de vie à taille humaine, non loin des métropoles mais proches de la campagne. Dans les régions françaises, ils sont nombreux. Ils peuvent permettre de se mettre au vert si on le souhaite, mais aussi de s’offrir des sorties loisirs ou culturelles dans les grandes villes. Avec un rythme de vie plus calme tout en conservant une activité professionnelle prenante, les zones semi-rurales semblent être le parfait compromis pour un médecin généraliste. Le terme de « désert médical » regroupe en fait des réalités variées. Il serait incorrect de définir des parties du territoire seulement par leur manque d’infrastructures ou l’absence de médecin. Comme il serait trop facile de définir les grandes villes comme des espaces où il est toujours facile de développer son activité. Exercer en ville ou en zone rurale pour un médecin ne s’impose pas de lui-même. Votre bonheur professionnel et personnel se trouve peut-être dans l’une de ses villes moyennes qui jalonnent le territoire français !

Exercer en ville ou en zone rurale pour un médecin : une question de choix

En résumé, exercer en ville ou en zone rurale pour un médecin revient tout simplement à faire un choix. Ceux qui privilégient le développement de leur activité professionnelle auront tendance à se tourner vers les villes. Ceux qui comptent sur un cadre de vie séduisant et une réelle proximité avec leur patientèle iront vers les zones rurales. Entre les deux, les zones semi-rurales semblent être le parfait compromis pour les jeunes médecins qui s’installent. En attendant de faire votre choix, peut-être qu’effectuer des remplacements dans divers lieux d’exercice pourra vous permettre de vous faire une idée ?