5 clichés sur la médecine en campagne ou les déserts médicaux

Consultation d'une personne âgée par un médecin généraliste de campagne

Source : L’Humanité 5 clichés sur la médecine en campagne

Entre exercer en ville et pratiquer en zone rurale, des différences existent évidemment pour les médecins. La ville semble offrir un cadre professionnel plus sécuritaire, par la proximité avec un plus gros réseau de soin. Mais est-ce une réalité ? 

Les clichés associés au médecin de campagne sont légion. C’est pourquoi même aujourd’hui, les jeunes médecins et internes ont une préférence pour la vie urbaine.

Pourtant si la médecine à la campagne peut faire peur, elle semble en fait permettre de s’insérer dans un réseau de soin de qualité, de proximité, avec des collègues chaleureux et facilement joignables. Par ailleurs, elle permettrait aussi une plus grande diversité des soins.

Les déserts médicaux, dont on entend souvent parler, feraient donc peur à tort à ceux qui se lancent dans le métier de médecin généraliste. Il y a effectivement de grands avantages à venir travailler dans un cadre rural (ou semi-rural). Laou décrypte et vous donne son avis sur 5 clichés sur la médecine en campagne ou dans les déserts médicaux.

Cliché numéro 1 : l’isolement géographique

Pour beaucoup de praticiens qui débutent dans le métier, la médecine de campagne équivaut à travailler « au milieu des poules ». Les jeunes médecins font généralement leurs études dans de grandes écoles en ville. De ce fait, ils ne connaissent pas réellement le milieu rural. Leur perception se fonde souvent sur des discours médiatiques qui véhiculent trop souvent des images stéréotypées. « Désert médical » est injustement associé à « campagne ». Certains pensent qu’il s’agit uniquement de pratiquer dans un très petit village, avec des oies menaçantes, une population rurale rustre et surtout hostile au changement. Détrompez-vous ! La campagne, ce n’est plus ce que c’était.

Les territoires ruraux sont plein de surprises. Oui les gens aiment s’y ressourcer, mais il y a aussi beaucoup d’occasions de vie sociale, souvent des restaurants, des festivals, des salles culturelles et des évènements qui valent le détour.  Surtout, tout est mis en œuvre pour que les habitants des territoires ruraux aient accès à des services publics comme tout le monde. Commerces, transports, écoles et bien d’autres services à taille humaine utiles à la population jalonnent les territoires de campagne. Il en va donc de même pour les médecins, qui peuvent trouver un cabinet ou un lieu d’exercice qui répond à leurs besoins.

Sans pour autant évoluer au milieu des poules tout au long de la journée !

Illustration : un médecin généraliste avec un stéthoscope

Source : Est Républicain

Cliché numéro 2 : l’isolement professionnel

Nombreux sont les jeunes médecins qui ne souhaitent pas travailler seuls en cabinet, mais plutôt en regroupement. En zone rurale, ils ont souvent peur de faire face à un isolement social et professionnel et de se retrouver tout seul dans leur cabinet. Peu de relations professionnelles annexes, pas de relations sociales autres qu’avec les patients : c’est faux !

S’installer dans un territoire rural, c’est justement favoriser la proximité avec vos patients, et avec vos collègues ! Avec la multiplication des cabinets de groupe et des MSP, c’est même désormais la norme d’être entouré par plusieurs autres médecins généralistes et d’autres professionnels de santé, directement dans votre cabinet.

Les cabinets d’infirmiers et les autres spécialistes (psychologues, kinésithérapeutes, orthophonistes etc.) travaillent souvent main dans la main avec vous, et la porte à côté, voire dans vos locaux. Le dialogue est ainsi simplifié, et la pratique de votre exercice facilitée. 

Ces structures deviennent alors des lieux d’exercice de la médecine très agréables, là où l’exercice en ville rend difficile cette rencontre. Effectivement, en dehors des centres mutualistes qui sont assez peu nombreux, des cliniques et des hôpitaux, en ville il est assez difficile de trouver de grands espaces abordables pour exercer en groupe. Alors qu’à la campagne, vous trouverez très facilement ces structures médicales très collaboratives.

Enfin, l’accueil des habitants se veut chaleureux dans toutes les régions, encore plus si vous venez vous installer comme nouveau médecin.

Source : Le Populaire du centre

Cliché numéro 3 : Médecin de famille à la campagne, est-ce vraiment intéressant ?

Aucun doute, notre réponse est un grand OUI !

Vous allez rencontrer des situations très diversifiées et prendre en charge beaucoup plus de pathologies différentes qu’en ville, là où le réseau médical est justement plus dense en spécialistes.

Si vous n’avez pas de pédiatre dans votre ville ou village, c’est vous qui suivrez les bébés dans leurs premiers mois. Vous n’avez pas de gériatre, c’est vous qui suivrez les personnes âgées. Pas de gynéco, c’est vous qui ferez les suivis gynécologiques basiques des patientes.

Sans parler des actes d’urgence qui pourront vous arriver régulièrement… Cet intérêt de la médecine de campagne est parfaitement décrit par Loïc, Clément et Hélène qui se sont récemment installés dans un cabinet de groupe en ruralité, et qui ne regrettent pas dutout leur choix, au contraire !

Vous vivrez des situations diverses tous les jours et vous développerez de ce fait une relation privilégiée avec vos patients.

Être médecin à la campagne, c’est en résumé assumer pleinement toutes les facettes de son métier, ce qui vous motivera tout au long de votre activité professionnelle.

Cliché numéro 4 : y a rien à faire à la campagne ? 

Lorsque l’on exerce dans un désert médical, la peur d’être « coupé du monde » personnellement peut exister. Cela rejoint l’isolement dont il est question plus haut.

Peu de jeunes qui débutent ont conscience de tout ce qu’il y a à faire dans ces territoires. Et pourtant. Votre vie sociale peut être très riche tout en vivant dans une zone rurale. Il y a partout des gens intéressants à rencontrer, et des activités funs à découvrir.

Vous aimez les manifestations culturelles ? De nombreux festivals et spectacles (danse, musique, théâtre, etc.) se tiennent en région et notamment dans les territoires ruraux, en témoigne la carte ci-dessous. Des scènes nationales de théâtre existent jusque dans des toutes petites villes. Il n’y a pas de cinéma ? Pariez sur le fait qu’il y aie une bande d’amateurs de cinéma qui aura créé un ciné itinérant. Et même en ruralité, n’oubliez pas que vous pouvez quand-même être très proche d’une moyenne ou grande ville.

Vous cherchez à faire le plein de découvertes ? Les musées, les trésors environnementaux ou la gastronomie locale vous tendront aussi les bras en ruralité. Il y a des bons restaurants (voire même des étoilés), partout en France, de l’Aveyron jusqu’à la Lorraine…
Enfin, si vous êtes un sportif, vous trouverez une myriade de clubs et d’associations sportives pour vous et vos enfants…

Source : touslesfestivals.com

Cliché numéro 5 : les médecins de campagne travaillent trop !

L’idée de s’installer en zone rurale rebute parfois certains jeunes médecins, car ils pensent que leur organisation sera moins souple (plus de visites à domicile, pas de possibilité de mettre en place doctolib…). Ils pensent aussi qu’ils seront seuls et devront assumer trop de patients, travailler beaucoup trop, ne pas prendre de congés…

C’est oublié qu’à la campagne aussi il y a des structures de travail en commun entre médecins généralistes et autres professionnels de santé, des MSP qui quadrillent désormais tous les territoires, des cabinets de groupe, voire des Centres de santé public à la campagne, comme lé réseau du Puy-de-Dôme, très structuré, qui propose des CDI 35h par semaine.

Ce serait mentir de dire que tout est rose, certes. Il faudra parfois gérer une clientèle plus âgée, prendre le temps d’informer, faire des visites à domicile bien sûr, etc. Mais le travail dans les déserts médicaux est de plus en plus facile à appréhender au quotidien. Les salles d’attente ne sont plus bondées comme avant. Les patients prennent rdv.
Des consultations peuvent se faire facilement en ligne ou par téléphone, voire même des téléconsultations.

Vous gérez en réalité comme vous voulez vos rendez-vous (une matinée à l’EHPAD du coin, l’après-midi pour les consultations au cabinet par exemple).

Alors même si les personnes âgées ne sont pas sur Doctolib, elles savent toujours utiliser leur téléphone et rien ne vous empêche d’utiliser un secrétariat par téléphone en complément, facile à mettre en place.

Un médecin de campagne saluant sa patiente à sa fenêtre

Source : Nouvel Obs

S’il est difficile pour un jeune médecin de se défaire de ces 5 clichés sur le médecin de campagne, nombreux sont ceux qui comprennent qu’exercer en ruralité est en réalité très intéressant et épanouissant. Par ailleurs, de gros progrès ont été réalisés pour aider à l’installation, pour accompagner les praticiens, et favoriser leur relation avec leur patientèle.

Aujourd’hui, on voit même poindre une tendance chez les internes à vouloir plutôt exercer dans des territoires ruraux ou dans des quartiers difficiles.

Le travail y est prenant, les relations privilégiées, et le côté hors professionnel peut y être super épanouissant…

En tant que jeune actif ou en famille, vous verrez très vite les bons côtés d’exercer dans une zone rurale !

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