Plus d’arbres, moins d’asphalte. Moins de clim, plus d’ombre. Des potagers dans les rues, des vélos aux heures de pointe, des marchés qui tournent toute l’année… Certaines villes, loin de Paris, ont pris le sujet au sérieux. On a sélectionné six villes écologiques : Angers, Rennes, Strasbourg, Lyon, Metz et Limoges. Elles sont toutes bien classées au palmarès 2023 des villes vertes, mais surtout, elles avancent. Moins de pesticides, plus de mobilités douces, plus de nature en ville. Et toujours : une vraie vie sur place !

Notre méthode (simple et transparente)

Qu’est-ce qu’une « ville verte » en 2025 ? Une ville qui ne se contente plus de planter quelques arbres, mais qui repense son cadre de vie pour faire face au changement climatique sans sacrifier l’énergie du quotidien. Pour ce classement, on s’est appuyé sur le palmarès 2023 de l’Observatoire des villes vertes, qui compile les données de 50 villes françaises sur la base de 24 indicateurs environnementaux. Parmi elles, nous avons retenu les 5 premières hors Paris, ainsi que Limoges pour son positionnement singulier.

Mais surtout, on a croisé écologie et vitalité locale. Autrement dit :

  • La structure verte : % de parcs et jardins publics, corridors écologiques, actions biodiversité, adaptation à la chaleur, zéro pesticide, politique de plantation, tram ou métro, réseau cyclable.
  • Le quotidien vivant : présence de marchés, dynamique culturelle, sport, tiers-lieux, emploi local, accessibilité.

Enfin, on a intégré les dernières actualités locales (2025) pour vérifier que les engagements se traduisent en actes. Plan climat, gestion des îlots de chaleur, agriculture urbaine, mobilités douces : chaque ville sélectionnée avance concrètement.

Le top 5 – 100 % province, 100 % vivant

1. Angers : la nature en bas de chez soi (et une ville qui bouge)

À Angers, la végétation n’est pas cantonnée aux parcs du centre-ville. Elle irrigue tous les quartiers, s’appuie sur une politique structurée de biodiversité urbaine, et s’invite jusque dans les plans de mobilité ou de logement. Lauréate du titre de capitale de la biodiversité en 2023, la métropole s’est dotée d’un plan de transition avec 63 mesures concrètes, allant de la désimperméabilisation des sols à la création de trames vertes continues. Une démarche pilotée, suivie, et pensée pour durer.

La ville est très dynamique. Trois lignes de tram facilitent les déplacements dans un périmètre large. L’agenda culturel, dense toute l’année, fait une place aux musiques actuelles comme aux arts visuels. Et dans les quartiers, les marchés de plein air gardent leur rôle structurant : lieux de courses, mais aussi de rencontres.

Certaines décisions, comme l’instauration d’une ZFE (zone à faible émission, dans laquelle la circulation de certains véhicules est interdite), ont suscité des débats. Mais elles s’inscrivent dans une trajectoire assumée : adapter la ville au climat, sans en réduire la qualité de vie.

Le château d’Angers au bord de la Maine.

Le château d’Angers au bord de la Maine. Photo : Shutterstock.

Vivre à Angers au quotidien, c’est :

  • profiter du parc Balzac à deux pas du centre
  • rejoindre son bureau en tram, sans galère de stationnement
  • faire ses courses au marché Lafayette ou sur la place Imbach

2. Rennes : cap climat acté, énergie créative partout

À Rennes, le virage écologique est plus qu’une intention, c’est une feuille de route. Le 2 octobre 2025, la métropole a adopté son nouveau Plan climat air énergie territorial (PCAET). L’objectif est clair : – 42 % d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, et une adaptation active aux impacts du changement climatique. Diagnostic climatique, réduction du trafic routier, montée en puissance des mobilités douces, logements plus résilients, production locale d’énergie… tout le territoire est concerné.

Cette politique environnementale ambitieuse s’inscrit dans une ville déjà largement tournée vers l’innovation. Rennes, c’est une scène numérique en pleine expansion, des tiers-lieux créatifs en centre-ville et en périphérie, des musiques actuelles omniprésentes (notamment autour des Trans Musicales), et un réseau dense d’infrastructures culturelles et sportives.

Côté déplacements, le métro automatique, le réseau vélo en plein développement et les trajets multimodaux rendent le quotidien fluide. Les quartiers, eux, offrent de nombreux espaces verts accessibles à pied, souvent bien connectés aux équipements publics.

Rue Nationale, dans le centre historique de Rennes.

Rue Nationale, dans le centre historique. Photo : Shutterstock.

Vivre à Rennes au quotidien, c’est :

  • un trajet vélo + métro simple entre son quartier et son bureau
  • une pause déjeuner dans un parc ombragé comme Thabor ou le parc Hamelin Oberthür
  • une soirée dans un tiers-lieu ou un concert à l’Ubu ou aux Champs Libres

3. Strasbourg : biodiversité en ville, l’Europe à portée de tram

Strasbourg a mené, entre 2021 et 2023, un travail de fond pour mieux connaître et préserver son environnement urbain. L’Atlas de la biodiversité communale, déployé à l’échelle de ses 33 communes, a permis de cartographier précisément milieux naturels, espèces végétales et faune locale. Cet outil guide désormais les décisions d’aménagement et les politiques de nature en ville.

Sur le terrain, cela se traduit par des espaces naturels mieux intégrés, une gestion plus fine des parcs et friches urbaines, et des initiatives pédagogiques accessibles aux habitants. La ville articule cette approche avec une politique active de mobilités douces : Strasbourg figure parmi les villes françaises les plus avancées sur le vélo, et son réseau de tram relie efficacement quartiers, campus et cœur de ville.

Frontalière et bien connectée, la ville attire aussi par son ouverture : institutions européennes, festivals, musées, coopératives culturelles et circuits courts s’y côtoient.

Place Benjamin Zix, dans le quartier de la Petite France à Strasbourg. Vélos accrochés à la rembarde et terrasse de café.

Place Benjamin Zix, dans le quartier de la Petite France. Photo : Shutterstock.

Vivre à Strasbourg au quotidien, c’est :

  • circuler à vélo sur les berges ou dans les quartiers historiques
  • acheter local à la Krutenau ou sur les marchés bio
  • sortir dans le quartier des halles ou au Shadok

4) Lyon : la canopée pour rafraîchir, la métropole pour vibrer

À Lyon, les arbres ont gagné une place centrale dans la stratégie climatique. La métropole déploie depuis plusieurs années un Plan Canopée ambitieux : plus de 100 000 arbres dans l’espace public aujourd’hui, contre 42 000 en 1990. L’objectif ? Réduire les effets des canicules urbaines en créant un maillage végétal dense, structuré, qui participe au rafraîchissement de l’air. La forêt urbaine devient une réponse directe à l’îlot de chaleur, dans une ville où l’été est de plus en plus marqué.

Ce verdissement s’inscrit dans un territoire vivant. Lyon est le plus grand bassin d’emploi de la région AURA, porté par le numérique, la recherche, les services et l’industrie. L’offre culturelle est variée, du théâtre aux Nuits Sonores, en passant par les clubs de sport professionnels. Côté food, les Halles de Lyon Paul-Bocuse côtoient une scène street food très active.

La ville améliore aussi ses mobilités. Le réseau « Voies lyonnaises », pensé pour les cyclistes, continue de s’étendre, et les aménagements des berges du Rhône permettent de circuler à pied ou à vélo dans un cadre agréable.

vivre-a-lyon

Sur les quais, à Lyon.

Vivre à Lyon au quotidien, c’est :

  • trouver un coin d’ombre dans les « quartiers fraîcheur »
  • aller au travail à vélo via les nouvelles pistes sécurisées
  • déjeuner sur le pouce à la Guillotière ou dans le 7e

5. Metz : pionnière du zéro pesticide, douce à vivre

Metz a engagé très tôt une politique écologique cohérente. Depuis 2008, la ville n’utilise plus de pesticides pour l’entretien de ses espaces publics. Cette décision a ouvert la voie à une gestion différenciée des 1 600 hectares d’espaces verts : tonte plus espacée dans les parcs, fauche tardive sur les friches, paillage naturel… La trame verte s’appuie aussi sur des corridors écologiques bien intégrés aux quartiers.

Sur le terrain, cela crée une ville aérée, traversée de promenades, avec des espaces végétalisés accessibles dans tous les secteurs. Le parc de la Seille, le Jardin botanique, ou les îles du plan d’eau offrent de vraies respirations. En parallèle, la ville investit les anciennes friches pour y développer une vie locale active : coworkings, tiers-lieux, événements culturels. Bliiida, installé dans un ancien dépôt de bus, en est l’exemple le plus emblématique.

Metz est aussi bien reliée : la gare est au cœur du réseau TGV Est, et les grands axes autoroutiers la placent à portée des grandes villes du quart nord-est et du Luxembourg.

Vue sur le pont Moyen de Metz avec un bus passant sur le pont

Bus Mettis – source : Adobe stock.

Vivre à Metz au quotidien, c’est :

  • marcher entre ville et nature sur les berges de la Moselle
  • travailler dans un tiers-lieu vivant
  • sortir au cinéma Klub, au centre Pompidou ou au marché du samedi

6. Limoges : ville nourricière

À Limoges, les massifs fleuris ont cédé la place aux potagers. Depuis 2020, la ville s’est engagée dans une démarche de « ville nourricière », en cultivant des légumes et des vergers dans ses espaces publics : ronds-points, pieds d’immeubles, parvis d’équipements. En 2024, ce sont 21 tonnes de fruits et légumes qui ont été récoltés en circuit court. Une partie est distribuée aux habitants, une autre alimente cantines, crèches, résidences seniors.

Cette approche va au-delà de l’agriculture urbaine : elle redessine les usages de l’espace public et mobilise les habitants via le programme « Limoges quartiers fertiles ». La régie municipale exploite 3,5 hectares, avec 3 hectares supplémentaires prévus pour 2026.

Parallèlement, la ville développe une offre culturelle solide : opéra, arts de la scène, événements populaires et festivals animent régulièrement les quartiers et le centre-ville.

La Vienne et la cathédrale de Limoges.

La Vienne et la cathédrale de Limoges. Photo : Shutterstock.

Vivre à Limoges au quotidien, c’est :

  • cultiver un carré potager partagé en bas de chez soi
  • croiser un verger en allant au marché
  • manger local à la cantine comme à la maison

Comment choisir votre « bonne ville » parmi ces villes écologiques ? (checklist express)

Envie de vérifier si l’une de ces villes vous correspond vraiment ? Voici 5 réflexes utiles pour tester sur place.

✔ Tester les mobilités douces pour un trajet domicile-travail en vélo, tram ou métro
✔ Repérer les quartiers frais et verts : parcs, berges et rues ombragées
✔ Cartographier les tiers-lieux, espaces de coworking, associations sportives/culturelles
✔ Regarder le calendrier local : marchés, concerts, festivals
✔ Discuter avec au moins une personne installée sur place (professionnels, habitants, associations)

Changer de ville, c’est aussi changer de rythme, de priorités, parfois de perspectives. Ces six villes écologiques montrent qu’on peut vivre dans un cadre plus vert sans renoncer à l’énergie du collectif. À vous de trouver celle qui vous ressemble ! Laou vous accompagne, inscrivez-vous.

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