Les différents modes d’exercice en médecine : avantages et inconvénients

Dans le secteur médical, il existe différents modes d’exercice pour un médecin généraliste. Exercice libéral (seul ou en groupe), salariat, remplacement : chacun possède ses avantages et ses inconvénients. Chaque année, de jeunes étudiants sont avertis de la difficulté relative aux études de médecine mais rêvent tout de même d’exercer. Cependant, ils sont peu nombreux à être réellement informés des modes d’exercices qui s’offrent à eux. Dans ce cadre, Laou vous dresse un panorama des différentes possibilités.

L’exercice libéral pour un médecin généraliste

Très répandue, la médecine libérale (ou médecine privée) correspond à un système de soins de santé fourni par un médecin qui ne dépend pas du gouvernement. Il s’oppose de ce fait à la médecine publique. Dans le cadre d’un exercice libéral, le médecin travaille dans le secteur privé à son compte et ne perçoit aucune rémunération de la part de l’État.

Il faut savoir que le médecin libéral exerce son métier sous sa propre responsabilité. Ses lieux d’exercices peuvent donc être multiples : cabinet médical, maison de santé, clinique, etc. Payé à l’acte, il peut opter pour un des trois régimes de facturation qui s’offrent à lui, à savoir le secteur :

• 1 : honoraires fixes et remboursés par la sécurité sociale ;
• 2 : honoraires libres, où la sécurité sociale ne rembourse qu’une partie de la consultation ;
• 3 : honoraires libres, en dehors de la sécurité sociale (secteur non conventionné).

Quel que soit son lieu d’exercice ainsi que son régime de facturation, un médecin libéral peut décider d’exercer seul ou en groupe.

Les différents modes d’exercice pour un médecin libéral : le cas de l’exercice seul

Comme son nom l’indique, l’exercice libéral seul permet à un médecin de pratiquer en solo. Dans ce cadre, le praticien professionnel a alors le choix entre un statut de travailleur indépendant et la création d’une société d’exercice libéral unipersonnelle (SELEURL).

Parmi les avantages notables pour l’exercice libéral seul, s’installer à son compte permet de conserver une liberté dans l’exercice de son activité. Il n’y a pas de compte à rendre à un supérieur ou à subir la hiérarchie. Libre au médecin de s’organiser comme il le souhaite (horaires, plages de travail, manière de pratiquer, etc.). Il possède aussi un avantage financier. En effet, puisqu’il est payé à l’acte, il n’a pas de salaire fixe et peut être davantage rémunéré en effectuant beaucoup de consultations.

En contrepartie, être médecin libéral présente des inconvénients. Pratiquer seul suppose de devoir gérer l’ensemble des charges liées à son activité, tout comme la partie administrative. Il peut bien entendu choisir d’externaliser ce dernier item, mais la charge lui reviendra directement. Bien que les revenus d’un médecin libéral soient souvent plus élevés, ils sont aussi plus irréguliers. A noter également, si un médecin libéral a plus de flexibilité, la charge de travail est en général plus importante. A cela s’ajoute la possibilité de se sentir isolé rapidement.

Source : Pixabay

Les différents modes d’exercice pour un médecin libéral : le cas de l’exercice en groupe

Dans le cadre d’un exercice libéral en groupe pour un médecin, les professionnels médicaux (et paramédicaux) se regroupent dans une même structure. Ils ne sont pas tous forcément de la même spécialité mais peuvent se partager une maison de santé. Dans ce cadre, ils peuvent opter pour une :

• indivision : un accord lie les médecins entre eux ;
• SCM (Société Civile de Moyens) : des dépenses communes partagées mais pas les honoraires ;
• SCP (Société Civile Professionnelle) : regroupant 2 à 10 médecins avec un conventionnement obligatoire, les honoraires sont perçus par la SCP puis partagés ;
• SEL (Société d’Exercice Libéral) : favorisant la coopération interprofessionnelle, les honoraires sont perçus par la société puis répartis.

L’avantage de l’exercice en libéral à plusieurs réside au niveau de la possibilité d’avoir un cadre déjà fonctionnel pour démarrer ses activités. Cette option s’adapte particulièrement aux débutants ainsi qu’aux professionnels chevronnés qui ne peuvent pas assurer la gestion d’un local. C’est une alternative qui permet à chaque collaborateur de disposer de son propre système fiscal, sa propre comptabilité et ses propres patients, même s’il est aussi possible de partager sa patientèle.

En revanche, exercer en groupe a aussi des inconvénients. Cela oblige tout d’abord à se conformer au mode de fonctionnement de la société en place. Un médecin peut être limité dans ses besoins de changement ou dans ses visions. Ces engagements communs reviennent en outre souvent plus chers que lors d’un exercice isolé. Le paiement d’un local, de salariés annexes (secrétaires, etc.) et de matériel médical se fait ensemble, avec davantage de risques.

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Le salariat pour un médecin généraliste

La plupart des médecins salariés exercent en structure de santé ou à l’hôpital. Différents statuts s’offrent à eux, notamment celui de praticien hospitalier (PH), le plus répandu. Ce sont des agents publics mais non fonctionnaires, assimilés à des salariés. Ils se trouvent en état de subordination vis-à-vis de la collectivité ou de l’entreprise qui utilise leurs services. Le praticien salarié est en effet lié à un établissement par un contrat de travail (CDD ou CDI). C’est un mode d’exercice de plus en plus apprécié par les jeunes médecins.

Avantage non négligeable pour un médecin salarié, celui de la « sécurité de l’emploi ». Protection sociale (maladie, congé maternité/paternité, etc.), accès à la formation continue, amplitudes horaires sous contrôle font partie des bons côtés. Même chose pour l’équilibre entre vie professionnelle et familiale. Egalement, un médecin salarié fait face à moins de tâches administratives grâce au soutien d’équipes dédiées (secrétaire, comptable, etc.). Il en va de même pour l’accompagnement matériel, informatique et logistique. Notons enfin que dans certains cas, le médecin salarié a aussi la possibilité d’exercer une activité libérale annexe à titre privé, dès lors que son contrat de travail ne l’interdit pas.

Exercer en tant que médecin salarié possède donc beaucoup d’avantages, mais aussi des inconvénients. Si le lien de subordination engendré par un contrat de travail coupe la dépendance financière (un médecin salarié n’est pas rémunéré à l’acte, en comparaison de son confrère libéral), il rime néanmoins avec moins de liberté. Accepter la hiérarchie implique parfois un manque d’autonomie ainsi que généralement un salaire moins élevé qu’en libéral.

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Le remplacement pour un médecin généraliste

Un médecin qui effectue un remplacement s’installe sur le compte d’un titulaire à titre de remplaçant. Il gère ses occupations sans aucune contrainte. Un praticien remplaçant utilise donc le matériel et le cadre choisi par le titulaire pour fonctionner. Néanmoins, ce n’est pas pour autant qu’ils sont liés l’un à l’autre. Un professionnel remplaçant est aussi indépendant que le titulaire qu’il supplée. Il possède en outre le même statut que lui. Le praticien utilise ses ordonnances, en indiquant sa qualité de remplaçant et son nom. Il faut savoir qu’un médecin peut se faire remplacer dans sa patientèle :

• soit par un docteur en médecine inscrit au Tableau de l’Ordre ;
• soit par un étudiant en médecine, titulaire d’une licence de remplacement délivrée par le Conseil de l’Ordre départemental dont dépend sa faculté.

En optant pour le mode d’exercice du remplacement, l’avantage est de choisir les périodes d’exercice qui conviennent le mieux. Il s’adapte aux jeunes médecins lorsqu’ils débutent dans un domaine. Il permet une « formation continue », d’apprendre des anciens pour mieux évoluer. C’est dans cette optique que ce mode d’exercice trouve son sens. En d’autres termes, le professionnel remplaçant utilise le matériel de son titulaire et apprend beaucoup de lui. Ensuite, il fera face à moins d’exigence vis-à-vis de ses patientss. Par ailleurs, chose non négligeable, le suppléant peut assurer son rôle dans plusieurs cabinets à la fois.

A contrario, il existe bien évidemment des inconvénients à ce mode d’exercice. Un médecin remplaçant ne peut mettre en place sa propre patientèle. Il est également obligé d’être très actif pour aider le titulaire au besoin, sans forcément compter ses heures. C’est pourquoi quelqu’un peut le solliciter à tout instant, même les jours non ouvrables.

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Les différents modes d’exercice pour un médecin, faites votre choix

A la sortie des études et au moment de commencer à pratiquer, il est souvent difficile de se retrouver dans la jungle que constitue le secteur médical. La plupart s’informent sur les statuts qui s’offrent à eux lors du début de leur carrière (collaboration, association, reprise ou création), mais peu sont au courant des modes d’exercice. Aujourd’hui, le déséquilibre créé entre médecin en campagne et médecin en ville a en effet transformé le statut du médecin.

Il est heureusement aujourd’hui possible d’opter pour différents modes d’exercice pour un médecin. Chacun possède bien entendu ses avantages et ses inconvénients. Certains conviendront davantage aux jeunes qui débutent en ville, d’autres aux médecins qui souhaitent se réorienter vers des déserts médicaux en région par exemple. Exercice libéral (seul ou en groupe), salariat, remplacement : à vous de peser les pour et les contre si vous décidez de vous installer. Laou vous aide déjà à y voir un peu plus clair !